2022, annee charnière pour les ovnis
En science comme en politique, l’annee 2022 pourrait s’averer très importante dans la recherche et l’analyse des objets volants non-identifies aux Etats-Unis mais aussi, peut-être, en France.
2022 sera-t-elle une annee decisive aux Etats-Unis dans la comprehension du phenomène ovni ? C’est en tout cas la prevision du très pondere Guardian . Le quotidien britannique dresse la liste de toutes les avancees recentes sur un sujet jusqu’à present guère pris au serieux dans les milieux scientifiques et politiques. Il y a tout d’abord le rapport du Pentagone qui a recense 140 cas de phenomènes aeriens inexpliques (PAN) signales par l’armee americaine. Au Congrès, un groupe de senateurs aussi bien democrates que republicains, fait pression sur le Departement d’Etat et les agences de renseignement afin d’obtenir la publication des documents et des informations qu’ils pourraient detenir.
Pour Nick Pope, ancien fonctionnaire au ministère de la Defense en charge du dossier ovni, toute ces avancees pourraient mener à «un seisme» politique sur la question en 2022 : «Je pense que nous verrons des audiences du Congrès sur les ovnis » annonce-t-il. «Je crois egalement que nous verrons la publication de plus de documents, de photos et de videos d’ovnis provenant de militaires americains. Certaines de ces informations seront obtenue grâce à des lanceurs d’alerte, mais une grande partie sera peut être publiee par le gouvernement lui-même, soit de manière proactive, soit en reponse à des demandes relevant de la loi sur la liberte d’information.»
«Enfin, conclut Nick Pope, je suis convaincu que nous allons voir de plus en plus de temoins de haut calibre se presenter au public, y compris des pilotes de lignes commerciales, des equipages militaires, des operateurs de radar et des officiers du renseignement ayant une connaissance directe du sujet.»
Côte science, il y a bien sûr le projet Galileo de l’astrophysicien Avi Loeb, evoque ici et qui sera lance dès cet ete avec un système de telescope installe sur le toit de l’universite d’Harvard. «Le telescope utilisera des cameras infrarouges pour prendre des videos du ciel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il est equipe de capteurs radio, d’un capteur audio et d’un magnetomètre pour detecter les objets non visibles. Une intelligence artificielle analysera les donnees, ignorant les objets comme les oiseaux, les drones, les avions et les meteores» resume le Guardian.
Galileo s’appuiera aussi sur le reseau de 60 mini-satellites de Planet Labs qui commercialise ses images dans differents secteurs comme la cartographie et la gestion des ressources agricoles. Entre les telescopes au sol qui surveillent le ciel et les satellites qui photographient la Terre, la strategie de Galileo est de «prendre en sandwich» les eventuels ovnis.
«Pour l’instant, nous sommes comme un pêcheur sur la plage qui regarde l’ocean, et s’exclame : ‘Où sont tous les poissons ? Je ne vois rien’. Et, evidemment, si vous n’utilisez pas de filet de pêche, vous ne trouverez rien» metaphorise Avi Loeb.
Enfin, le telescope orbital James Webb lance en decembre et qui sera mis en service cet ete pourrait aussi apporter sa pierre à l’edifice, notamment en decelant des exoplanètes susceptibles d’abriter la vie, voire l’intelligence.
Si les Etats-Unis semblent avoir pris une serieuse longueur d’avance dans la prise en compte du phenomène ovni, qu’en est il en dans le reste du monde, et en France en particulier ? Bien que notre pays ait par le passe fait figure de precurseur dans la recherche sur les PAN, avec notamment la creation du Geipan et la publication en 1999 du rapport Cometa, initiative privee lancee par d’anciens hauts grades de l’armee française, la situation semble pour l’instant au point mort. Toutefois, des groupes s’activent toujours pour maintenir le sujet ovni dans l’actualite politique et mediatique. C’est le cas du CIPO (Collectif d’Intervenants sur le Phenomène OVNI) qui a recemment interpelle l’Elysee et le gouvernement dans un courrier demandant plus de transparence sur le sujet en mettant l’accent sur quatre points :
«Nous demandons que :
-Les organismes officiels ou services d’État declassifient et conservent toutes les archives concernant les phenomènes OVNIs et OANIs (Objets Aquatiques Non Identifies, NDR) en France,
-Les communautes scientifiques engagent des travaux sur le sujet et les rendent publics,
-Les medias grand public organisent des debats serieux et constructifs, respectueux du sujet et des temoins,
-La recherche ufologique française independante soit davantage soutenue.»
Par ailleurs, l’ufologie française s’efforce de s’institutionnaliser et de s’internationaliser avec la commission Sigma creee en 2008 par l’Association Aeronautique et Astronautique de France qui reunit «un large faisceau d’expertises (ingenieurs de l’industrie ou du secteur etatique, specialistes de Defense Aerienne, radar, Electromagnetisme, specialistes retraites de la DGA, du CNES, astronaute, officiers en retraite, pilote, analyste,…astrophysicien, medecin…)» pour etudier les fameux cas D selon la terminologie du Geipan, c’est à dire sans explication satisfaisante. La commission technique Sigma -Sigma de 2008 à 2013, puis Sigma2 depuis 2013- publie des rapports, organise des colloques et analyse les cas les plus deroutants. De plus, Sigma collabore avec des agences à l’etranger comme le Comite pour l’etude des phenomènes aeriens anormaux, l’equivalent chilien du Geipan.
Autant d’initiatives qui pourront s’averer très utiles si les avancees sur le phenomène ovni constatees aux Etats-Unis se confirment et font tâche d’huile dans le reste du monde.